Le sport est une composante essentielle de notre quotidien. Que nous le pratiquions ou non, il nous permet de tisser des liens, de nous divertir et de persévérer dans plusieurs aspects de notre vie. Pour ma part, j’ai vu ma vie sportive muer au fil des années. D’abord, j’ai pratiqué des activités physiques dans différentes aires de jeu : ruelles, terrasses, pelouses et bien d’autres. Ensuite, je m’y suis intéressé à la télévision : compétitions, émissions de télévision, parties de jeux vidéos. Puis les choses ont très vite évolué. Je partage donc mon expérience en la matière et ma vision des années à venir. Découvrez comment ma relation avec le sport a changé, du terrain aux écrans.
Le sport et moi, une relation de longue date
Lorsque j’étais encore élève, il m’arrivait de jouer au football. Alors parfois, je le faisais au quartier avec des amis, dans l’insouciance et la gaieté propres à la fleur de l’âge. D’autres fois aussi, je m’en donnais à cœur joie dans la cour de l’école. Je vivais alors à Abidjan. Naturellement, comme les autres garçons de mon âge, j’ai donc connu cette époque où les regards étaient rivés sur les stars ivoiriennes : Didier Drogba, Yaya et Kolo Touré, Gervignho, Zokora Didier, et bien d’autres. Pour moi il s’agissait surtout d’un passe-temps. Mais pour d’autres, c’était un projet de vie, un rêve souvent étouffé par les réalités du quotidien et l’absence de l’assentiment parental. Malheureusement, le sport professionnel est un monde difficile d’accès, à plus forte raison quand on n’a pas le soutien et la confiance des siens.
Ma relation avec le sport dans les jeux vidéos
En plus du football de rue, nous avions l’habitude de jouer dans de petits locaux, et certains jeunes allaient même jusqu’à l’incartade. Par exemple, plusieurs élèves manquaient les cours pour s’y adonner à des parties de football sur PlayStation 2, la console la plus célèbre de notre temps. FIFA, PES, Need For Speed, ces jeux étaient alors très appréciés de tous. Je garde aussi le souvenir d’un fait insolite, datant de ma dernière année au primaire. Un jeune garçon avait préféré dépenser de l’argent pour jouer, abandonnant ainsi la passation des examens prévus ce jour-là. Dans un sens, le Certificat d’Études Primaires pouvait donc attendre. Quelques années plus tard, l’avènement des nouvelles consoles PlayStation et Xbox a amélioré notre expérience utilisateur. Cependant, l’évolution n’a pas occulté notre souvenir de ce bon vieux temps.
Le sport au secondaire
Comme les autres garçons, l’un de mes cours préférés était l’Éducation Physique et Sportive. À cette époque-là, nous étions tous enthousiastes à l’idée de vêtir nos maillots. Les enchaînements d’acrobaties nous emplissaient d’une joie immense. Quand le professeur donnait des consignes, nous nous efforçions de les appliquer à la lettre. Par contre, pour la plupart des filles, il s’agissait de remplir une formalité. Peu leur importait que nous fussions en compétition entre amis pour les impressionner. Je me souviens surtout de notre pratique du marathon, du lancer de poids, du saut en longueur, du football et du basketball.
Dégradation de ma relation avec le sport
C’est après le brevet que ma relation avec le sport est vraiment passée du terrain aux écrans. Les habitudes ont changé à mon retour chez moi, au Congo-Kinshasa. La réadaptation difficile a représenté le grand motif de l’arrêt. À Goma, des camarades de classe m’invitaient à jouer au football sur le terrain de l’Institut Mwanga, mais je déclinais toutes les propositions, alléguant que je n’avais pas le temps. J’étais toujours absorbé dans mes cahiers en raison de la pression qui m’était mise sur mes performances scolaires. Il me fallait donc redoubler d’efforts pour réussir. Je ne me doutais pas que je n’aurais plus de temps après.
Loin du terrain, spectateur à l’écran
Quand je ne regarde pas la télévision, je me connecte sur les réseaux sociaux et je commente des publications sur différentes pages sportives. Quelques-unes d’entre elles ont un but principalement humoristique. Pour le moment, l’on peut considérer que l’organisation des Jeux Olympiques est éclipsée par le déroulement de l’Euro et de la Copa America. Les parcours contrastés de différents footballeurs, notamment Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, ont récemment fait l’objet de débats entre les fans.
Néanmoins, ce n’est qu’une question de jours avant que l’attention ne soit à nouveau rivée sur la ville de Paris comme les semaines précédentes.
En matière de sport, l’un des faits les plus drôles que je connaisse est la critique des sportifs derrière un écran. Cela donne l’impression que la pratique est facile. Dans certains cas, les interactions frôlent l’animosité sur les réseaux. Cependant, nous faisons de notre mieux pour maintenir un climat de respect, car nous ne pouvons pas toujours être d’accord. Le but du sport étant de nous unir et non de nous diviser, parvenir à une compréhension mutuelle n’est pas une mince affaire.
Par exemple, le cas de l’équipe de France a suscité le mécontentement de plusieurs supporteurs lors de l’Euro 2024. Le public a décrié le manque de style et d’application des Bleus, malgré leur qualification pour les demi-finales. Paradoxalement, leur défaite face à l’Espagne, dans la soirée du 9 juillet, a eu lieu après leur premier but dans le jeu, inscrit par Randal Kolo Muani. D’aucuns auraient sans doute préféré une qualification au terme d’un match monotone et d’une séance de tirs aux buts. Dans tous les cas, impossible de se soustraire au blâme.
Ma découverte à la télé
Mon coup de cœur en 2024 : le basketball. Au milieu de la nuit, je m’ennuie, je tombe sur un match de NBA diffusé par Canal+Sport. C’est le déclic. Un intérêt plutôt tardif à mon goût. Depuis lors, je m’informe, je regarde des vidéos, je lis quelques articles. Il y a déjà trois joueurs que j’apprécie particulièrement : Ja Morant, Anthony Edwards et Victor Wembanyama. Malheureusement privé des terrains, Ja m’a marqué par son explosivité, sa vision du jeu et ses dunks incroyables. Il donne l’impression de pouvoir accomplir toutes sortes de prouesses. Edwards, quant à lui, peut compter sur sa puissance, sa mentalité et sa détermination. Ses performances lors des Playoff de la NBA, notamment face aux Nuggets de Nikola Jokić, ont été phénoménales. De son côté, Victor affiche de la sérénité et de l’élégance dans le jeu, et il n’est pas encore à son meilleur niveau. Il fait partie des basketteurs les plus prometteurs de sa génération.
Pour finir
En résumé, je dirais que j’aimerai toujours le sport et que j’espère un jour m’y remettre. Certains matins ou soirs, lorsque je me promène au quartier, je regarde les gens jouer en équipe. Puis, je m’en inspire, je l’écris dans une nouvelle, un poème, je prends une photo parfois, et je m’en vais. En chemin, je pense à ma relation avec le sport, du terrain aux écrans. Nostalgique, je songe alors : vivement le retour aux bonnes vieilles habitudes.
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